L'option choisie pour accompagner le chef d'œuvre de David Griffith, « Les Deux Orphelines », est de tourner le dos à une illustration trop fidèle. Ce mélodrame, déjà particulièrement expressif, ne nécessite pas de musique soulignant à l'extrême, chacun de ses coups de théâtre, comme c'est trop souvent le cas dans le domaine du muet. Jean-Yves Leloup et Eric Pajot ont au contraire choisi des musiques douces, à l'émotion à fleur de peau, d'inspiration et d'orchestration classique, mais résolument modernes et traitées à l'aide de l'électronique. Ces musiques atmosphériques, sobrement émouvantes et nostalgiques, au discret parfum de drame et de souffrance, viennent immerger les personnages, habiller les scènes, leur donner une touche d'émotion, permettant ainsi de s'instaurer, au fil du film, une certaine distance, une élégance, une forme de pudeur. Au final, ce type de traitement renforce la modernité du cinéma de Griffith, plutôt que de le célébrer comme une pièce historique et désuète du patrimoine cinématographique.
Se côtoient donc sur cette bande-son à la fois moderne et intemporelle, certains compositeurs contemporains (Philip Glass), de nombreux jeunes musiciens mélangeant approche classique et électronique (Deaf Center, François Eudes Chanfrault, Aphex Twin, Matt Elliott), quelques innovateurs des années 70 et 80 (Harold Budd, Roedelius, Penguin Café Orchestra), et une poignée de compositeurs de B.O. (Kimek & Rheingold, Howard Shore, Jorge Arriagada).
Jean-Yves Leloup et Eric Pajot ont créé en 1992, RadioMentale, à la fois Djs et créateurs sonores, issus de la génération de l’électronique et du mixage, les influences électro et pop, s’inspirant du classique, de la B.O de film comme du jazz, renouant parfois avec une certaine tradition expérimentale et avant-gardiste, ils parviennent à créer pour chaque film sur lesquels ils travaillent, une bande-son unique, au service de la narration et des personnages
1 dj, voyage au départ de Paris
